Climate Chance

26 September 2016

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Start:
septembre 26
End:
septembre 28

Neuf mois après la Conférence climat de Paris (COP21) et à quelques semaines de la COP22 de Marrakech au Maroc, la première édition de Climate Chance a réuni durant trois jours, collectivités territoriales, organisations syndicales, ONG, communauté scientifique et entreprises afin d’échanger, de débattre, et de mutualiser leurs expériences, leurs succès et leurs difficultés.

Alors que la multiplication des phénomènes extrêmes souligne la rapidité du dérèglement climatique en cours, les acteurs non étatiques ont largement répondu présent à cette première édition, démontrant leur attente d’un tel moment de rencontres, mais aussi leur détermination à affirmer leur rôle incontournable dans la lutte pour le climat. En tout, ce sont plus de 3000 personnes, de 62 nationalités différentes qui étaient au rendez-vous de cette première édition de Climate Chance, dépassant ainsi les attentes les plus optimistes.

Organisés autour de 6 plénières, de 16 forums thématiques, de 75 ateliers, de 10 focus, de 2 000 m2 d’agora, et de 8 jours d’animation au sein de la ville de Nantes, les échanges ont largement prôné la nécessité de passer à l’action : « Il faut de l’action, de l’action, de l’action », a martelé Armand Béouindé, le maire de Ouagadougou (Burkina Faso), en ouverture du sommet. Une détermination encouragée par les deux championnes du climat, missionnées pour maintenir la dynamique enclenchée par l’accord de décembre 2015 :

• Laurence Tubiana, ambassadrice chargée des négociations climatiques pour la France a salué la capacité des acteurs non gouvernementaux « à rendre les Etats plus courageux : c’est parce qu’il y a eu cette coordination fantastique des acteurs non étatiques que la COP21 a été un succès. Cette méthode est à poursuivre. »

• « Réunir les 100 milliards et clarifier son affectation sera un enjeu majeur de la COP22. Marrakech sera la COP de l’action et de l’innovation dans la feuille de route financière, a promis Hakima El Haïte, ministre déléguée de l’environnement du Maroc.

Il en va de la crédibilité de l’accord de Paris. Les pays les plus vulnérables attendent des annonces… des allocations. » « Indispensables pour tous ces investissements qui concernent des publics vulnérables et sont peu rentables, ces fonds doivent être mis à disposition sous forme de dons et non de prêts », a insisté la représentante d’Oxfam France, relayant une conviction largement partagée par les acteurs non étatiques.

De fait aujourd’hui, le financement actuel de l’adaptation au changement climatique permet essentiellement de soutenir des projets et des organismes nationaux de grande envergure, et délaisse le niveau local, jugé moins sûr. « Les gestionnaires de fonds restent dans une logique financière. Il faut pourtant amener les ressources au niveau local. Et ceci est possible sans que les fonds ne soient détournés, en impliquant les acteurs dans la définition des besoins, des solutions, comme des critères de performance et d’évaluation » insiste Luc Gnacadja, représentant du conseil d’administration du Fonds Local Climate Adaptative Living.

La coalition thématique dédiée à la question du financement a elle aussi mis l’accent sur la déconnexion inquiétante entre les besoins et les financements à disposition des acteurs non étatiques. Il nous faut d’une part convaincre les états membres de fournir un environnement favorable à la mobilisation des ressources locales, et, d’autre part, interroger les modèles économiques en place et la capacité de la finance moderne à réconcilier des exigences élevées de rendement de court terme avec des investissements de long-terme dont le rendement passe d’abord par des effets externes positifs. L’accès des acteurs non étatiques à des fonds climats est bien sur essentiel, mais leur volume est insuffisant: il nous faut donc trouver les leviers qui permettront de s’appuyer sur la finance climat, pour canaliser l’épargne mondiale, aujourd’hui suffisante pour répondre aux enjeux du développement durable des territoires, vers l’échelon local où s’expriment les besoins.

A six semaines de la COP22 de Marrakech, les acteurs non-étatiques, désormais en ordre de bataille, ont signé une déclaration commune, la “Déclaration de Nantes”, qui exhorte les Etats à aller encore plus loin dans l’action pour atteindre les objectifs fixés lors de la COP21 et soumettent des propositions très concrètes pour y parvenir, notamment à travers une approche décentralisée, laquelle ne va pas sans un accès facilité pour les collectivités territoriales, et notamment celles des pays en développement, aux fonds climat (fonds d’adaptation, fonds vert pour le climat, fonds pour l’environnement mondial…).

“Le message est clair, indique Ronan Dantec, président de l’Association Climate Chance et porte parole chargé du climat pour CGLU : « On n’est plus dans le temps des déclarations, mais bien dans celui de l’action. Or c’est bien sur les territoires que l’action se passe. Les Etats ne peuvent pas faire sans la société civile. Climate Chance prouve que celle-ci est disponible pour les aider à atteindre les objectifs”.

Fort du succès de cette première édition, Climate Chance s’installe désormais comme un rendez-vous incontournable de l’agenda climatique, avec une deuxième édition d’ores et déjà prévue au Maroc à l’automne prochain.