L’économie politique de la décentralisation dans quatre pays d’Afrique subsaharienne: Burkina Faso, Sénégal, Ghana et Kenya
Cette publication de 2011 s'inscrit dans une collection dirigée par l’Agence Française de Développement et la Banque mondiale qui s’intéresse aux grands enjeux sociaux et économiques du développement en Afrique subsaharienne.
Depuis deux décennies – en fait, à la suite de l’éclatement de l’ancien bloc communiste – les expériences de décentralisation et de fédéralisation se sont développées dans de très nombreux pays. Ce phénomène touche non seulement l’ancienne Europe de l’Est mais aussi l’Asie et l’Afrique. À chaque fois, ces initiatives soulèvent les mêmes questions : quelles compétences réelles attribuer aux niveaux décentralisés de gouvernement ? Quelles ressources propres concomitantes, quels transferts, quels dispositifs redistributifs préserver ou mettre en place ?
Les processus de décentralisation mis en oeuvre dans les pays en développement (PED) depuis une vingtaine d’année participent à cette démarche. Ils ont modifié – et modifient encore – le paysage institutionnel de ces pays. Nombre de compétences autrefois aux mains de l’État central ou de leurs structures déconcentrées sont transférées aux niveaux décentralisés. En outre, même s’il s’agit d’une démarche plus récente mais qui tend à se généraliser, les collectivités locales émergent progressivement comme des acteurs du développement et se voient attribuer des responsabilités d’aménagement du territoire. Quelles que soient les raisons ayant présidé au processus de décentralisation, ces attributions de nouvelles tâches locales peuvent être massives, tout au moins dans les intentions. Cela soulève une deuxième série de questions : quelles sont les origines et les causes des mouvements allant vers davantage de décentralisation ? Les réalisations sur le terrain coïncident-elles avec les desseins décentralisateurs ? Comment l’écart entre les deux peut-il être expliqué ? L’organisation
institutionnelle freine-t-elle la décentralisation ou bien, au contraire, l’organisation institutionnelle peut-elle être repensée et réformée pour appeler toujours davantage de décentralisation ?
L'ouvrage consacre une part importante à la question des financements, 3ème étape de la démarche analytique employée:
"Il ne suffit pas pour finaliser la décentralisation de distribuer des fonds ou des dotations budgétaires. Il faut encore que les ressources attribuées aient une base pérenne dans un système budgétaire assurant la soutenabilité à long terme des financements locaux et créant les conditions de responsabilité financière des élus locaux. De ce point de vue, la mise en place d’une logistique concrète du système budgétaire, fiscal, comptable et administratif est indispensable, aussi bien d’un point de vue technique que de celui de l’analyse économique qui permet de mesurer et d’évaluer les progrès, la performance et les effets de la décentralisation."